Sortir du « Je DOIS trouver un travail »

Que ce soit dans mon métier ou dans la vie de tous les jours, j’ai entendu cette phrase des quantités de fois. Cette phrase comporte un impératif : celui de trouver absolument un travail, et le plus vite possible. Elle s’accompagne souvent de candidatures envoyées partout, n’importe comment, au plus d’offres possibles, sans forcément de cohérence avec ses compétences et désirs.
Quel est le résultat ? Aucun ou presque. Il est très rare que cela débouche sur la signature d’un contrat ou même sur un entretien d’embauche.
Alors comment sortir de cette nécessité absolue de trouver quelque chose, là tout de suite ?

Organiser sa recherche d’emploi

S’organiser, c’est anticiper pour avoir les idées plus claires et mieux gérer son énergie.
Inutile de passer la journée entière à regarder les offres et postuler, car cela maintient dans un état d’esprit stressé (et stressant pour les autres). Y passer 1 heure par jour est largement suffisant par exemple.

Pour s’organiser au mieux, il vous faudra :

  • Cibler ses candidatures. Posez-vous toujours la question suivante : suis-je sûr·e que ce poste et cette structure respectent bien mes valeurs ? En oubliant l’urgence de travailler, cela correspond-il vraiment à mes souhaits, mes compétences ? Postuler pour postuler n’a pas de sens. En effet, si on se sent mal dans ce poste et cette structure, est-ce que cela aura valu le coup ?
  • S’informer avant d’envoyer une candidature. Pour cela, un tour sur le site de la structure, on lit les articles de presse parus à son sujet, on consulte ses publications sur les réseaux sociaux, on visite les profils de ceux qui y travaillent.
  • Suivre ses candidatures avec un outil. Le bon vieux tableau de bord est toujours efficace. Un tableur ou logiciel de traitement de texte, l’outil Mémo de Pôle emploi ou bien une simple feuille de papier peuvent faire l’affaire.
  • Relancer. Il s’agit simplement de contacter la structure pour savoir si la candidature est bien arrivée à destination, si elle est en cours de traitement, quand le processus de recrutement sera terminé et vérifier que l’interlocuteur a bien vos coordonnées pour vous recontacter. Ce n’est donc pas avoir la réponse en direct mais seulement se rappeler au bon souvenir de l’employeur.

Et si la candidature s’est soldée par un refus ? Eh bien cela fait partie du jeu ! Là encore, prenez le réflexe de recontacter le recruteur. Il suffira simplement de lui demander quels critères ont été décisifs dans sa décision et surtout ce qui pourrait vous permettre d’améliorer votre candidature pour la prochaine fois.

Candidater autrement

Pensez aux candidatures spontanées. Quand on répond à une offre, on se confronte à une masse importante de candidats concurrents. Les offres d’emploi sont le marché visible de l’emploi et constituent seulement 30% du marché global. Quand vous envoyez une candidature spontanée, il n’y a personne pour vous concurrencer ni de limite dans le temps et c’est aussi beaucoup moins de pression. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de parution d’offre d’emploi qu’il n’y a pas de besoin. Le marché caché, estimé à environ 70% du marché global, correspond aux besoins des employeurs sans diffusion d’offre d’emploi. C’est énorme ! Après une candidature spontanée, pensez à relancer de temps en temps pour que le recruteur se souvienne de vous 😉

Pensez également au réseau. Il est aussi bien physique que virtuel et tout le monde en a un : famille, amis, voisins, commerçants du quartier, professeurs, médecin traitant, anciens collègues…
Pour le nourrir, il suffit d’être en lien régulièrement avec les personnes susceptibles de vous aider (directement ou indirectement) dans votre recherche. Tout le monde connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un, etc.
Cela revient essentiellement à prendre des nouvelles de votre réseau, partager les vôtres, dire que vous recherchez un poste et surtout dans quoi. Comme dans la vie « réelle » en somme. Si ce n’est pas déjà fait, c’est également créer son profil sur LinkedIn (ou d’autres réseaux et applications pour développer son réseau) et le compléter au maximum. Ensuite, à vous de visiter des profils d’autres personnes, entrer en relation avec elles en ajoutant une note personnalisée (important), publier et commenter des posts.

Bien se positionner

Le terme « demandeur d’emploi » a remplacé « chômeur » qui était connoté négativement. Franchement, être « demandeur » est-il plus valorisant ? C’est comme s’il y avait d’un côté les pauvres candidats, baignant dans un climat de terreur en attendant le jugement dernier et de l’autre côté les impitoyables recruteurs, qui accordent exceptionnellement un droit d’entrée à leur structure et renvoient les autres misérables candidats dans leur pitoyable existence. Quelle vision d’horreur ! Mais croyez-moi, j’exagère à peine… On remarque très souvent cette peur viscérale du recruteur.
En réalité, chacun a des compétences professionnelles et personnelles qu’il peut mettre à disposition d’une structure. Mieux vaut se positionner en « offreur de compétences » car, dans ce positionnement-là, on n’est plus soumis au bon vouloir de l’employeur. D’ailleurs, le recruteur est un humain comme tout le monde. Il n’est ni supérieur ni inférieur aux candidats. Il fait juste son travail.

Avoir une intention positive et visualiser le résultat

Quand on dit « Je dois trouver du travail » on s’oblige à le faire, on se fait violence. Or fonctionner sous contrainte n’est jamais agréable et n’amène en général pas de résultat satisfaisant. C’est une question d’intention. Si on se force à trouver très rapidement un emploi, on se charge d’énergie négative et oppressante. En changeant cette intention, on change son état d’esprit et donc le résultat. Tout d’abord quelles sont les vraies raisons qui font qu’il est urgent de trouver du travail ? Cela répond-il à un besoin personnel ou à celui des autres (ou celui qu’on imagine venant des autres) ? Qu’est-ce que cela apportera une fois que le contrat sera signé ? Si cela ne vient pas tout de suite, quelles sont les autres options possibles ? Cette dernière question est très importante car 1) il y a toujours plusieurs solutions et 2) tout ne peut pas être prévu. À l’heure où j’écris nous sommes en plein confinement dû à une crise sanitaire mondiale. Qui aurait pu prévoir cela ? Et cela a forcément un impact sur l’emploi.

La visualisation peut être d’une grande aide. Imaginez-vous dans votre futur poste, à interagir avec les collègues, effectuer vos tâches, etc. Imaginez travailler avec plaisir. Tous les jours, faites cette visualisation positive et surtout ressentez comme si vous y étiez déjà. Cela envoie un signal au cerveau que vous êtes prêt·e (l’inconscient ne fait pas la différence entre ce qui a été réellement vécu et ce qui est imaginé). C’est comme cela que vous allez vous trouver dans une énergie positive. Vous serez ainsi plus convaincant·e dans vos candidatures et cela vous fera beaucoup de bien d’être bienveillant·e envers vous-même !

Lâcher prise

Quand on s’accroche (ou s’acharne) moins à quelque chose, tout devient plus fluide. Avez-vous remarqué que quand on passe à autre chose, ce qu’on désirait ardemment auparavant arrive quand on ne l’attend plus ? Lâcher prise, c’est s’enlever la pression qu’on se met soi-même et qui est tout simplement inutile. C’est s’autoriser à ne pas tout contrôler et laisser faire un peu la vie. Laisser couler, c’est aussi accepter que le bon moment viendra plus tard et pas dans la seconde.

Vous aussi vous avez connu cela ? Quelle stratégie avez-vous mis en place et avec quels résultats ?

Retour en haut